CRÉACITY « LA VILLE DES MOTS » – Donzelot / LIMOGES

COLLÈGE PIERRE DONZELOT, LIMOGES

CLASSE DE 3ème6
Juliette VERMANDEL, Professeur d’arts plastiques

Quelques « mots » sur une « ville » en fragments ou histoire d’une maquette inachevée

Au Collège Pierre Donzelot les élèves ont deux heures hebdomadaires d’arts plastiques durant un semestre au lieu d’une heure hebdomadaire tout au long de l’année.

Nous commençons le projet dans la deuxième moitié du premier semestre.

Préambule : Autour de quelques notions.

Après une présentation du projet CREACITY aux élèves, un cours est consacré à la définition et l’histoire de l’architecture, puis une autre séance à quelques expériences plastiques autour des notions d’espace et d’échelle.

Les élèves bénéficient également de l’intervention de Mme Nadège Lusseau, architecte au CAUE. Mme Lusseau leur parle d’architecture et d’urbanisme, puis qui leur en propose une application pratique avec la réalisation d’une maquette d’urbanisme (photos 1 et 2).

Première étape : Brainstorming.

Nous abordons le projet proposé par CREACITY par une réflexion commune sur ce que pourrait être une «Ville des mots ».

Les 28 élèves de la classe sont répartis en six îlots et chaque îlot doit trouver au moins six pistes de travail. Nous faisons la synthèse des différentes propositions, qui souvent se recoupent, et les réunissons dans un document de travail:

Les différentes suggestions trouvées par les élèves :

– Au lieu des numéros des maisons, ce seraient des mots.

– En vue aérienne les immeubles formeraient des mots.

– Chaque immeuble pourrait porter un mot.

– Chaque immeuble pourrait former une lettre et, assemblés, les immeubles pourraient former des mots.

– Chaque quartier forme une lettre ou un mot.

– Une ville pleine de graffitis.

– Une ville faite en mots.

– Une ville sans chiffre et chaque objet appartient à un mot.

– Sur chaque bâtiment, l’inscription d’un mot.

– Chaque rue porte un nom. Cela peut être la ville de l’étude.

Deuxième étape : Unité et cohérence de la maquette.

Il s’agit à présent d’aborder la réalisation de la maquette. Chaque îlot se chargera d’un sixième de la maquette.

L’enjeu est de garder une unité et une cohérence de l’ensemble, une fois les six parties réunies.

Nous décidons d’utiliser les lettres de DONZELOT. Chaque partie de la maquette formera ainsi une ou deux lettres du nom du collège. Chaque îlot traitera d’un « quartier » de la ville tel que culture, entreprises, commerces, transports, espaces verts ou loisirs.

Troisième étape : Le plan.

La réalisation de la maquette, pour chaque îlot, commence par le dessin du plan d’un quartier sur une surface de 60 x 40 cm (photo 3).

Le travail s’avère complexe : il faut s’entendre à quatre ou cinq autour de la table sur la nature et la place des éléments, se répartir les tâches et respecter si possible une échelle commune.

Quatrième étape : la réalisation en volume.

Chaque îlot dispose d’un plateau de 60 x 40 cm qui sera le socle d’un sixième de la maquette.

Dans la continuité du plan, il faut réaliser certains éléments en élévation et les travailler en volume, d’autres, comme les voies de circulation doivent être traités à plat.

Il faut choisir les matériaux et les techniques adaptés, se répartir les tâches selon les compétences de chacun.

Les difficultés techniques s’accumulent et parfois les discussions s’enveniment autour de la table. Et la fin du semestre approche à grand pas…

Cinquième étape : Poursuivre malgré tout…

Nous sommes mi-janvier et le semestre s’achève, la maquette est loin d’être terminée (photos 4 à 9).

Certains îlots ont plus avancé que d’autres qui se sont découragés à force de désaccords.

Pour ces derniers, la « Ville des mots » ressemble plus à la ville des discussions et l’aspect participatif du projet se solde plus dans la parole que dans les actes.

À partir de maintenant les élèves de 3ème6 n’ont plus d’arts plastiques dans leur emploi du temps, mais il n’est pas question d’abandonner le projet.

Il est donc proposé aux élèves volontaires de la classe de venir quelques mercredis après-midi poursuivre la réalisation de la maquette.

Trois séances sont organisées avant les vacances de février et cinq élèves, Cassandra, Léo, Maël, Wissam et Louis répondent présent et participent selon leurs possibilités.

Mais réaliser à cinq le travail de vingt-huit est un défi. À la veille des vacances de février, la maquette est toujours inachevée… (photo 10).

Sixième étape : Crise sanitaire et maquette confinée.

Une semaine après les vacances survient l’annonce de la fermeture des établissements pour raisons sanitaires.

Ce n’est que deux mois et demi plus tard que Cassandra Ménudier, Léo Montibus, et Maël Le Gall-Mazot, trois élèves de la classe dont nous pouvons saluer la motivation et l’engagement, ont enfin la possibilité de se rendre au collège et de récupérer des parties de la maquette afin de la poursuivre chez eux (photos 11 à 19).

« Nous avons d’abord pensé à tout ce que contenait une ville, un parc, un lotissement, des commerces. Nous avons ensuite essayé de répartir les rôles à chaque îlot de la classe.

Chaque îlot devait s’occuper d’un quartier de la ville. Notre îlot s’est occupé d’un lotissement.

Puis, quand nous avons fini notre plaque, nous nous sommes ensuite occupés des autres quartiers que les autres îlots n’avaient pas finis. J’ai donc pensé qu’un aéroport serait le bienvenu dans cette ville. »

Maël Le Gall Mazot.

« Nous avons réalisé un quartier de la maquette où le thème était la nature. On a donc réalisé un quartier résidentiel avec quelques commerces. Il fallait également représenter les lettres O et N, pour cela on a représenté le O dans un parc avec les arbres et le lac, et pour le N nous avons mis des bâtiments de commerces. On a choisi de réaliser la maquette en papier blanc car c’est un matériau facile à utiliser et qui peut être solide. Pour finir, les bâtiments on était réalisés selon les cinq points de l’architecture moderne par Le Corbusier. »

Léo Montibus.

« Mon quartier représente les structures culturelles, sportives, médicales et commerciales de la ville. »

Cassandra Ménudier


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